mercredi 6 novembre 2013

Un idiot à Paris

Cher René,
Pour tout te dire, le titre de ton roman ne m'a jamais incité à voir le film. Malgré mon amour immodéré pour La soupe au choux mais aussi pour Les Vieux de la vieille, je regardais les autres productions tirées de ta prose d'un œil dédaigneux.

Et puis je t'ai découvert par un ami, qui m'a incité à te lire. Alors je me suis renseigné sur toi, sur ton histoire, je t'ai "googlisé" comme ils disent. J'ai connu ton parcours, la guerre, puis libé grâce à Cendrars, l'amitié avec Dimey et surtout Brassens, tout ça.

Et puis j'ai lu la Soupe aux choux. Grosse soufflante dans le joufflu. Celui du haut, pas celui du bas. Dix fois, cent fois, mille fois plus tendre et drôle que son adaptation par Girault. Et puis ensuite Les Vieux de la Vieille, Comment fais-tu l'amour, Cerise ?, Le beaujolais nouveau est arrivé... Et toujours du bonheur à te lire, à te suivre, de la banlieue à la campagne, de Jaligny à L’Haÿ-les-Roses...

Vous n'êtes pas très nombreux dans l'histoire de la littérature, de la chanson aussi, à faire se côtoyer les cultures populaires du béton et de la terre avec la finesse d'esprit, la légèreté et l'érudition. Un idiot à Paris en est l'exemple parfait.

Goubi, bredin de son état, employé de ferme aux Patouilloux, rêve de grandeur. Enfant de l'Assistance, il se choisit Clémenceau comme père et parle à la lune, s'amuse avec les mouches, et se laisse aller en permanence, parle de Paris, où il voudrait aller. Et voilà qu'un beau jour, deux connaissances, sous couvert d'aller boire un canon dans le patelin voisin, le droguent et l'emmènent tout droit à la capitale. Emerveillement, mais surtout, choc des cultures. Le bredin se perd, et son aventure parisienne commnce.

C'est truculent, c'est fin, c'est intelligent, c'est bien écrit mais c'est aussi passionnant et bien construit. On ne voudrait pas que cela s'arrête. D'ailleurs, j'ai déjà envie de te reprendre en main, René, de te flairer, de te goûter, de t'entendre aussi. Ta plume sollicite tous les sens. Et ton idiot à Paris, qui reviendra à Jaligny en conquérant, auréolé d'une quasi normalité, on a envie qu'il devienne notre ami. Comme il l'était pour toi.

Merci René
Amicalement,
Hrundy V.

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